Les modes d'occupation du sol : exemple du MOS Île-de-France

Les Modes d’occupation du sol (MOS) sont des inventaires numériques de l'occupation du sol. Ils sont produits localement (à l'échelle régionale, départementale, ou à l'échelle d'un SCoT par exemple). Plusieurs sont disponibles sur le territoire français. A titre d'illustration, cette fiche présente le MOS Île-de-France.

Informations générales

Intitulé, objectif

Nom : Mode d'occupation du sol de l'Île-de-France

Thématique : occupation du sol

Thème INSPIRE : annexe III thème 2 : « couverture des sols » / « land cover »

Description

Le Mode d’occupation du sol (MOS) est un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France.

Au-delà d'un état des lieux à un instant T, c'est aussi un outil unique de suivi et d'analyse de l'évolution de l'occupation du sol francilien. le MOS distingue les espaces agricoles, naturels, forestiers et urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification allant jusqu’à 81 postes de légende.

Représentation du MOS et sa légende
Extrait du MOS 2017, avec la légende l'occupation du sol simplifiée

Producteur

IAU Île-de-France produit et finance sur ses fonds propres les campagnes d’occupation du sol, de l’acquisition des photos aériennes à la production de la couche MOS.

Méthodologie de production

Réalisé à partir de photos aériennes, d’une résolution de 15 cm en 2018, qui couvrent l'ensemble du territoire régional.

Pour le constituer, l’IAU associe photo-interprétation et données géographiques externes (les données externes concernent plutôt des postes d’équipements type commerces, bureaux, lycées, … Elles sont utilisées uniquement si le fichier est postérieur au MOS précédent : c’est une aide pour le photo-interprète).

Propriété

IAU Île-de-France

Accessibilité des données

Données payantes en version détaillée 81 postes.

Une version en 11 postes est disponible en open-source sur la plateforme Opendata IAU et Région.

Qualification rapide de la base

Résolution spatiale

La saisie initiale a été réalisée sur des fonds de plans topographiques au 1/5 000.

Couverture nationale

Région Ile-de-France, soit 2 % du territoire.

Historique

Première édition en 1982.

Mise à jour

Dernière mise à jour en 2017.

Fraîcheur de la base de données

Actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982, le millésime 2017 est sa neuvième mise à jour.

Le MOS est désormais mis à jour en moyenne tous les quatre ans.

Un MOS historique de 1949 est en cours, il permettra un suivi de l’évolution de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers de la totalité de l’Île-de-France sur 68 ans.

Précision sur la mesure de l’artificialisation

Nomenclature pour l'occupation du sol

Nomenclature particulière à 4 niveaux comprenant respectivement 11, 24, 47 et 81 postes :

Contributions à la connaissance de l’artificialisation

L’IAU s’appuie sur les définitions suivantes :

  • Modification du milieu (sol, climat) ou des plantes, provoquée par l’homme. (Larousse)
  • On entend par surface artificialisée toute surface retirée de son état naturel (friche, prairie naturelle, zone humide etc.), forestier ou agricole, qu’elle soit bâtie ou non et qu’elle soit revêtue (exemple : parking) ou non (exemple : jardin de maison pavillonnaire). Les surfaces artificialisées incluent donc également les espaces artificialisés non bâtis (espaces verts urbains, équipements sportifs et de loisirs etc.) et peuvent se situer hors des aires urbaines, à la périphérie de villes de moindre importance voire de villages, à proximité des dessertes du réseau d’infrastructures, ou encore en pleine campagne (phénomène d’urbanisme diffus). (DATAR, INSEE, IFEN Teruti-Lucas, ministère de l’agriculture)
  • À titre d'exemple, l'artificialisation de la nature dans les espaces verts, les golfs, sur les talus routiers ou par l'éclairage artificiel induit des situations de piège écologique, d'impacts plus ou moins négatifs, de nuisances et pollution lumineuse, etc.
  • Attention, ne pas confondre artificialisation et imperméabilisation ou encore artificialisation et urbanisation.

Usages par rapport au Plan biodiversité

Le MOS peut-être utile à l’état des lieux et le suivi de l’artificialisation, de la consommation d’espace et de l’urbanisation sur le territoire d’Île-de-France (le MOS n’a pas d’équivalent en régions, à part sur de grandes agglomérations).

Il peut notamment appuyer les actions n°7, 9 et 10, ainsi que – dans une moindre mesure – 70, 73 et 90 du Plan Biodiversité.

Le MOS peut aussi être utile dans la construction d’indicateurs de l’état de l’environnement, pour les évaluations environnementales stratégiques (état des lieux et incidences sur l’environnement), le suivi des opérations de compensation à divers titres lorsqu’elles s’appuient sur des mutations d’espaces (remise en cultures, reboisement, reconstitution de milieux naturels).

Données complémentaires

L’IAU a développé des produits dérivés du MOS pour compléter l’information sur l’occupation du sol avec la constitution de deux bases de données complémentaires :

  • ECOMOS (cartographie des milieux naturels franciliens) avec 46 postes en niveau 4 ;
  • ECOLINE (cartographie des éléments de biodiversité des paysages ruraux) avec 54 postes. Cependant, pour des raisons de moyens, ces deux bases ne peuvent pas être mises à jour aussi fréquemment que le MOS ce qui limite la mesure des évolutions (version la plus récente datant de 2008).

Limites et pistes d’évolution

Limites

  • L’échelle régionale, niveau de précision au 1/5000, ne permet pas d’appréhender les mutations urbaines en détail.
  • Les espaces ouverts sont peu détaillés, la nomenclature est très urbaine.
  • L’harmonisation de la photo-interprétation entre millésimes nécessite un suivi de projet rigoureux.

Possibilité d’évolution de méthodes

Méthode basée essentiellement sur la photo-interprétation, donc assez stable ; en revanche les conditions de réalisation ont beaucoup progressé avec le numérique…

Pour aller plus loin

Exemples de résultats

Le MOS permet de :

  • décrire le territoire au plus près de sa géographie croisant ainsi des milliers d’informations visualisables en une seule carte ;
  • dresser un portrait instantané d’une commune, d’une intercommunalité ou d’un département ;
  • analyser les mutations et les évolutions du territoire depuis 1982, saisir les enjeux d’aménagement et mieux appréhender son avenir ;
  • croiser des informations nouvellement collectées et utiliser cette «photographie» pour simuler des projets à venir ;
  • connaître la répartition de l’occupation du sol sur l’île-de-France.

 

Graphe de répartition de l’occupation du sol sur l’île-de-France.
Graphe de répartition de l’occupation du sol sur l’île-de-France.

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